Les accidents de la route au travail : un risque majeur que les entreprises doivent encore mieux maîtriser
En 2025, les accidents de la route restent l’un des principaux risques professionnels en France. Ils pèsent lourdement sur la vie des salariés, sur les familles, mais aussi sur les entreprises, qui doivent gérer l’impact humain, organisationnel, juridique et financier de chaque sinistre. Qu’il s’agisse de trajets domicile–travail, de déplacements professionnels ou de tournées de livraison, le risque routier concerne tous les secteurs : logistique, BTP, services, santé, événementiel, commerce itinérant, etc.
Depuis l’Appel national des entreprises en faveur de la sécurité routière de leurs salariés lancé en 2016, de nombreux employeurs se sont engagés. Mais près de dix ans plus tard, la prévention du risque routier professionnel doit encore monter en puissance, notamment avec la hausse des activités de livraison, des déplacements liés au e-commerce et des métiers où la route fait partie du quotidien.
Pourquoi le risque routier professionnel reste un enjeu prioritaire en 2025 ?
Un accident de la route professionnel ne se résume jamais à un simple chiffre dans une statistique. Derrière chaque sinistre, il y a un salarié blessé ou décédé, des collègues choqués, un encadrement déstabilisé et parfois un client directement impacté. Les routes restent un environnement complexe : trafic dense, pression temporelle, fatigue, utilisation du téléphone, météo défavorable, véhicules parfois surchargés… Tous ces facteurs augmentent la probabilité d’un accident.
On distingue généralement trois grandes situations :
- Les trajets domicile–travail : souvent sous-estimés, ils concentrent pourtant une part importante des accidents, notamment aux heures de pointe.
- Les déplacements professionnels : visites clients, tournées commerciales, interventions techniques, rendez-vous médicaux, etc.
- Les métiers “de la route” : chauffeurs-livreurs, conducteurs poids lourds, coursiers, techniciens itinérants, transporteurs événementiels… pour lesquels la conduite est l’activité principale.
Pour les employeurs, ne pas traiter ce sujet, c’est accepter des risques importants : accidents graves, arrêts de travail longs, désorganisation des équipes, surcoûts d’assurance, image dégradée, voire sanctions pénales en cas de manquement manifeste à l’obligation de sécurité.
De l’engagement de principe à une démarche structurée de prévention
S’engager pour la sécurité routière au travail ne peut plus se limiter à une simple signature symbolique ou à une campagne d’affichage ponctuelle. En 2025, les entreprises les plus avancées ont intégré le risque routier dans leur politique de prévention globale, au même titre que les risques de chutes, de TMS ou de risques psychosociaux.
Une démarche efficace repose généralement sur plusieurs piliers :
- Une analyse fine des situations de conduite : qui roule, à quelle fréquence, avec quel type de véhicule, sur quels trajets, dans quelles conditions horaires ?
- Une politique claire sur l’usage du téléphone, les temps de repos, les limitations de vitesse, la consommation d’alcool ou de stupéfiants.
- Des véhicules adaptés et entretenus : choix de flottes plus sûres, équipements d’aide à la conduite, suivi rigoureux de la maintenance.
- La formation et l’accompagnement des salariés : stages de conduite, sensibilisations régulières, échanges de bonnes pratiques, retours d’expérience après incident.
Pour approfondir concrètement la façon dont une entreprise peut structurer cette démarche dans la durée, vous pouvez consulter l’article « Comment l’entreprise peut-elle vraiment réduire le risque routier de ses salariés ? » , qui détaille les leviers d’action côté direction, RH, HSE et managers de proximité.
Accidents de la route au travail : quelles réalités derrière les chiffres ?
Les accidents routiers professionnels prennent des formes très variées. Certains sont spectaculaires (collision sur autoroute, sortie de route à grande vitesse), d’autres paraissent « banals » (accrochage en ville, recul mal maîtrisé sur un quai de chargement) mais peuvent entraîner des blessures sérieuses, des séquelles durables ou un arrêt de travail prolongé.
Parmi les situations les plus fréquentes :
- Les collisions en agglomération, liées à la densité du trafic, au manque d’anticipation et à la cohabitation avec les vélos et trottinettes.
- Les pertes de contrôle sur voie rapide après une longue journée de travail, souvent sur fond de fatigue ou de distraction.
- Les accidents lors des manœuvres : recul sur un site client, circulation sur un dépôt, stationnement dans une rue étroite…
- Les sinistres impliquant des livreurs soumis à une forte pression de temps, parfois avec des cadences difficiles à tenir.
L’article « Accidents de la route au travail : comprendre les enjeux » propose un éclairage complémentaire sur les types d’accidents les plus fréquents et leurs conséquences pour les salariés comme pour les employeurs.
Organiser des temps forts : journées sécurité, ateliers, échanges de pratiques
Pour faire évoluer durablement les comportements, les affiches et les e-mails de sensibilisation ne suffisent pas. Les entreprises qui obtiennent les meilleurs résultats organisent régulièrement des temps forts dédiés à la sécurité routière au travail : journées thématiques, ateliers, démonstrations, simulations d’accidents, témoignages de victimes ou de familles.
Ces rendez-vous permettent :
- de rendre le risque visible, en sortant du discours théorique ;
- de donner la parole aux salariés, qui connaissent mieux que quiconque la réalité des trajets ;
- de co-construire des solutions réalistes (adaptation des plannings, choix de véhicules, organisation des tournées) ;
- de mettre en avant les engagements de la direction et du management.
Pour vous inspirer, vous pouvez vous appuyer sur le guide « Comment organiser une journée sécurité routière en entreprise ? » , qui détaille plusieurs formats possibles (ateliers pratiques, mini-conférences, challenges internes, etc.).
S’inspirer des grands événements dédiés à la sécurité routière
Les entreprises n’agissent pas seules : elles peuvent s’appuyer sur une dynamique nationale et internationale très forte autour de la sécurité routière. Congrès, journées techniques, événements professionnels… ces rendez-vous sont l’occasion de découvrir des innovations, des retours d’expérience et des outils clés en main pour renforcer la prévention.
Parmi ces rendez-vous, le Congrès mondial de la viabilité hivernale, de la résilience et de la décarbonation de la route, organisé à Chambéry en 2026, illustre bien cette dynamique. Il rassemble des experts, des collectivités, des entreprises et des acteurs de la sécurité routière autour de thématiques comme la résilience des infrastructures, la prévention des accidents en conditions difficiles et l’évolution des mobilités.
Pour en savoir plus sur cet événement et les opportunités qu’il représente pour les responsables sécurité, HSE ou flotte auto, vous pouvez consulter l’article dédié : « Congrès de Chambéry 2026 : un rendez-vous clé pour la sécurité routière au travail » .
Intégrer la sécurité routière dans la culture d’entreprise
Réduire les accidents de la route au travail n’est pas qu’une affaire de procédures ou de formations ponctuelles. C’est avant tout une question de culture d’entreprise. Dans les organisations les plus engagées, la sécurité routière est considérée comme :
- une valeur partagée : aucun objectif commercial ne justifie de prendre des risques sur la route ;
- un sujet managérial : les managers veillent aux plannings, à la fatigue, aux temps de trajet réalistes ;
- un thème de dialogue social : élus du personnel, CSSCT, médecine du travail et direction construisent ensemble des plans d’actions ;
- un critère de performance : les indicateurs sécurité sont suivis au même titre que les indicateurs financiers ou commerciaux.
Cette approche permet de passer d’une prévention ponctuelle et subie à une démarche continue, comprise et portée par l’ensemble des acteurs : direction, encadrement, salariés, partenaires, sous-traitants.
Et maintenant, que peuvent faire concrètement les employeurs ?
Pour une entreprise qui souhaite renforcer sa prévention du risque routier professionnel à partir de 2025, plusieurs actions peuvent être engagées très rapidement :
- mettre à jour le document unique d’évaluation des risques en intégrant de manière détaillée le risque routier ;
- identifier tous les postes ou missions impliquant des déplacements réguliers, y compris pour les fonctions administratives ;
- lancer une première campagne de sensibilisation suivie d’une journée sécurité routière, en s’appuyant sur les ressources déjà disponibles ;
- revoir les plannings de tournées et de rendez-vous pour éviter les cadences irréalistes et les fins de journée trop tardives ;
- impliquer la médecine du travail et le service RH sur les questions de fatigue, de trajets longs et de risques psychosociaux liés à la route ;
- prévoir des formations ciblées pour les conducteurs les plus exposés (livreurs, chauffeurs poids lourds, techniciens itinérants…).
L’ensemble de ces actions n’élimine pas totalement le risque, mais il le réduit de manière significative et envoie un message clair : la vie et la santé des salariés passent avant tout.
Conclusion : la sécurité routière au travail, un engagement humain et stratégique
Les accidents de la route au travail restent, en 2025, l’un des défis majeurs de la prévention des risques professionnels. Ils touchent tous les secteurs, mobilisent tous les niveaux de l’entreprise et exigent une vigilance constante. Mais ils représentent aussi une formidable opportunité : celle de renforcer la culture de prévention, de valoriser les salariés et de rendre l’organisation plus robuste face aux imprévus.
En s’appuyant sur des démarches structurées, des journées sécurité routière, des échanges de pratiques et des événements de référence, les employeurs peuvent réduire durablement la sinistralité routière et protéger ce qu’ils ont de plus précieux : les femmes et les hommes qui font vivre l’entreprise chaque jour.