Depuis l’interdiction du portable et l’obligation de formation, le nombre d’infractions a très nettement diminué.
Depuis l’interdiction du portable et l’obligation de formation, le nombre d’infractions a très nettement diminué.
La sensibilisation et la prévention, c’est du management au long cours.» Michèle Erben – Directrice administrative et financière chez Plasson
QUELQUES SECONDES DE PERTE D’ATTENTION, C’EST DÉJÀ 100 MÈTRES PARCOURUS
On pourrait penser que la distraction induite par un téléphone portable est comparable à celle d’une discussion avec un passager. Mais ce n’est pas du même ordre. En effet, le portable est source de plusieurs perturbations. Une distraction visuelle quand l ’appareil sonne et que l’écran affiche l’appel. À cet instant, en quittant quelques secondes la route des yeux, un conducteur parcourt jusqu’à 100 mètres à l’aveugle(4). C’est suffisamment conséquent pour ne pas être capable d’éviter un piéton ou pour percuter un véhicule. Distraction manuelle ensuite, liée à la manipulation du portable. Et, enfin, altération de la capacité d’attention. Quand un conducteur échange avec son passager, la conversation se régule d’elle-même en fonction de l’état de la route et des conditions de circulation. Le passager voit très bien quand interrompre l’échange et peut même être source d’information. Le correspondant au téléphone, lui, n’a pas cette visibilité. De nombreuses entreprises ont bien pris en compte l’ensemble du problème et interdisent l’usage du portable sous toutes ses formes, même en mode Bluetooth.
LES ENTREPRISES SE MOBILISENT Danone, Engie, SNCF, Renault ou encore Unilever...
Toutes ces grandes entreprises ont clairement pris position contre l’usage du portable au volant. Et elles ne sont pas les seules ! En signant l’Appel national des employeurs pour la sécurité routière, plus de 1 000 entreprises se sont engagées à limiter les conversations téléphoniques au volant. Souvent en les interdisant, et ce, même à leurs équipes commerciales. Pourtant la situation n’est pas si simple et beaucoup reste à faire. Une des raisons pour lesquelles les conducteurs utilisent le téléphone portable durant leurs trajets professionnels tient au simple fait que leur véhicule est devenu un prolongement naturel de leur espace de travail. Il est alors tentant de profiter de leur déplacement pour passer quelques coups de fil et organiser les journées à venir. D’autant plus tentant quand la circulation est encombrée et que le salarié a le sentiment de perdre un temps précieux. Pour les collaborateurs qui passent une grande partie de leur temps en déplacement, ceux que l’on appelle souvent les « gros rouleurs », le téléphone portable reste le principal lien avec le bureau. Interdire les appels suppose souvent de repenser globalement l’organisation du travail dans l’entreprise.